Son éventuelle réhabilitation est d’actualité
M’Doukal … un village numide encore debout ! d’après Lounes Gribissa
La reine Dihia (El Kahina) y implanta en son temps un centre de vie et des étendues de forêts d’oliviers.
Construites sur une superficie de 12 Ha, les 39 habitations d’entre les 676 à l’origine s’obstinent, du haut de leurs 17 siècles d’âge, à narguer le béton qui cherche en vain à supplanter la terre qui les a modelées. Un village numide qui témoigne encore du savoir-faire des autochtones puisqu’il date d’avant l’avènement de l’islam.
La reine Dihia (El Kahina) y implanta en son temps un centre de vie et des étendues de forêts d’oliviers. L’existence de cimetières de formes circulaires propre aux Numides ou, mieux encore, des objets portant des inscriptions en écriture libyque en témoignent encore. Il s’agit de M’doukal. Situé à l’intersection de trois grandes régions : El Hodna, les Aurès et les Ziban., il fut durant longtemps un passage obligé des caravanes qui y transitaient.
A travers les siècles, il n’y eut pas seulement le transit économique mais aussi ceux culturels, cultuels et scientifiques : les 12 zaouïas qui s’y trouvent le prouvent bien. Les inondations importantes qu’a connu la région en 1969 ont eu raison d’une grande partie de ce joyau qui mérite que justice lui soit rendue ! Et c’est à juste titre que l’Association des Amis de Medghassen a convié, à l’occasion du mois du patrimoine, des spécialistes qui ont planché durant quatre jours autour de son éventuelle réhabilitation.
L’aboutissement d’une telle opération doit nécessairement passer par d’abord son inscription au registre du patrimoine national protégé et d’aucuns considèrent que les chargés de ce volet ont fait preuve de négligence et il lui tarde d’être recensé comme véritable bibliothèque traduisant «l’effort du génie humain dans sa volonté d’adaptation aux conditions climatiques, l’exploitation rationnelle des ressources et l’adaptation des activités économiques aux potentialités de la région», le soulignent si bien les bureaux d’étude Maalem, Ariouet et Ouaman, chargés par la direction de l’urbanisme et de la construction de la wilaya de Batna pour répondre à ce qu’il considère comme une urgence et en faire une priorité aussi bien pour les décideurs que pour les propriétaires des lieux.
Réhabilité et restauré, le village de M’Doukal peut retrouver sa verve d’avant et devenir une attraction touristique. Son cachet traditionnel typique fait de lui une curiosité urbaine et culturelle certaine ! M’doukal jouit aussi d’une couverture végétale et d’une biodiversité qui représentent l’une de ses principales caractéristique: Une palmeraie qui compte 80 000 palmiers dattiers de différentes espèce et quelque 400 000 arbres fruitiers (oliviers, grenadiers, abricotiers et figuiers). Une palmeraie, malheureusement, en souffrance en raison des fortes sécheresses et qui nécessite également une prise en charge effective puisqu’elle est indissociable du reste.