“Ce que m’a dit Kamaleddine Fekhar…”
L’avocat qui a rencontré son mandant jeudi dernier a tenu à informer l’opinion publique de l’état de santé du détenu et de ses souffrances, mais aussi de son combat et de ses véritables objectifs qui ne sont pas ceux dont on l’accuse. Ci-après le témoignage de l’avocat :
“Il est à son quatre-vingt-quatorzième jour de grève de la faim. Le Dr Kamaleddine Fekhar m’a avoué, aujourd’hui, (avant-hier, ndlr) qu’il se sacrifie pour sa communauté mozabite, pour la démocratie et pour les droits de l’Homme en Algérie. Le Dr Kamaleddine Fekhar souffre d’hépatite C et d’une infection des voies urinaires, il m’a dit qu’il a besoin d’un traitement spécial et qu’il craint qu’ils le laissent mourir sans être libéré pour être en mesure de choisir le traitement qui lui convient. Le Dr Kamaleddine Fekhar m’a dit qu’il a beaucoup souffert, dimanche et lundi derniers, et qu’il pensait que c’était la fin. Le Dr Kamaleddine Fekhar m’a assuré qu’il n’est pas un criminel, mais qu’il milite pour que tous les Algériens puissent jouir pleinement de leur droit à une citoyenneté entière, en particulier les minorités ethniques ou religieuses. Le Dr Kamaleddine Fekhar a mis l’accent sur les droits des M’zabs, en particulier la langue mozabite et le rite ibadite, et m’a rappelé la pétition envoyée à la présidence de la République, pour laquelle il n’a reçu aucune réponse. Le Dr Kamaleddine Fekhar m’a demandé d’informer l’opinion publique parce qu’il ne sait pas si nous allons nous rencontrer ou non, il m’a dit que tout le monde doit savoir que les criminels sont tous ceux qui ont brûlé Ghardaïa et qui m’ont condamné par une presse suspecte, ainsi que ceux qui ont falsifié le procès-verbal de la police, qui ont refusé de m’écouter, notamment les fonctionnaires de la justice et les responsables politiques. Le Dr Kamaleddine Fekhar m’a dit qu’il fait ces déclarations pour l’histoire, qu’il insiste sur la demande d’une commission d’enquête crédible pour dévoiler la vérité sur ce qui s’était passé à Ghardaïa. Oh, mon Dieu, j’ai transmis.”