«Il faut nous arracher la joie aux jours qui filent» Maïakovski (1893-1930), poète russe
Je rêve de la lumière, je rêve de la verdure, je rêve d’un fleuve de tendresse irriguant les cœurs des miens. Un fleuve bordé de vastes champs plantés de pivoines, de nénuphars, de coquelicots et de toutes sortes de roses. Je rêve d’un ciel bleuté d’azur, je rêve de la blancheur enneigée de nos hautes montagnes étalée sur les façades de nos villes et de nos villages, je rêve d’un printemps de jeunesse aux couleurs de défi et d’ouverture Mes rêves n’ont pas de bornes, ils sont d’ici et d’ailleurs, brins irisés qui flottent en autant de météores dans notre quotidien aride. Faut-il alors que l’on me blâme partout parce que je suis un jeune rêveur dans un pays frappé de sénilité et spolié de la moindre semence de rêve? Faut-il que soient tombées dans l’eau ces lueurs diaphanes qui ont pu échapper des fentes de notre gouffre de désillusions ? Et que nos espérances baissent à jamais rideau, cessant d’assembler les ficelles dispersées de notre avenir ? Non! Je m’inscris en faux contre ce lugubre présage et fonce avec mes mélopées de bohème dans des escapades printanières car je suis un fou amoureux de l’aventure. Je rêve de ce jour béni sous l’ère d’une Algérie plurielle où l’on se retrousse les manches pour labourer nos cerveaux, cultiver nos terres et reconsidérer à leur juste valeur la sueur, l’effort et le sacrifice. De ce jour où j’entendrai dans toutes les chaînes de télévision nationales ou étrangères que les secteurs de l’éducation et de la culture sont dotés du premier budget de l’Etat.